Biographie
Carlos Saura, cette légende du cinéma espagnol , cette figure fondamentale de l’histoire du cinéma mondial du XXème siècle est le Parrain de notre édition 2022 !
Des 52 films de sa riche filmographie, Carlos Saura a choisi pour nous la thématique : A la confluence de tous les arts, le cinéma de Carlos Saura
Ce sera l’occasion de revoir 16 de ses films les plus emblématiques dans près de vingt salles de Marseille et de la Région Sud !
Carlos Saura et l’Espagne Franquiste
Celui qui s'était fait une renommée mondiale sous la dictature franquiste, avec des films comme Peppermint frappé (1967) ou Cría Cuervos (1975), peintures inspirées de la société espagnole, a délibérément changé sa palette après l'avènement de la démocratie. Ayant été pendant quinze ans, tout comme son ami Luis Buñuel, le symbole d'un cinéma espagnol en résistance, Carlos Saura a rapidement préféré laisser à la génération de la Movida le soin de raconter les métamorphoses de l'Espagne postfranquiste. "Quand Franco est mort, je me suis senti libéré d'une obligation morale", avoue-t-il.
L’amour du Flamenco
Pourquoi l'artiste n'aurait-il pas profité, comme ses compatriotes, du vent nouveau de liberté pour faire ce qui lui plaisait ? L'envie de filmer la musique et la danse tenaillait Carlos Saura depuis ses 20 ans. A l'époque, il était le photographe officiel du Festival de Grenade. Plus que les représentations, ce sont les répétitions qui le fascinaient. "Cette relation entre l'effort physique intense, le rythme et l'émotion m'a beaucoup marqué. Je crois que j'ai toujours eu la certitude de faire un jour un film musical." L'occasion lui en est donnée avec Noces de sang (1981), un film-ballet réalisé avec la compagnie d'Antonio Gades. En portant à l’écran la danse et le chant flamenco, Saura contribue, par la mise en scène et la photographie, à en accentuer la beauté et la puissance poétique. Il fait ainsi participer les spectateurs au duende, ce
pur moment de grâce qui est une communion toujours imprévisible et éphémère entre les interprètes et le public. Il faut dire que Carlos Saura s’assure aussi de la collaboration d’un panel de grands artistes, musiciens ou danseurs, tels que Paco de Lucía, Manolo Sanlúcar, José Mercé, Sara Baras ou encore Miguel Poveda. Il faut savoir que Carlos Saura a toujours invité de grands maitres de la culture hispanique dans ses films sur la danse comme Antonio Gadés et Cristina Hoyos.
D’ailleurs pour évoquer ce goût de l’excellence nous aurons le bonheur de recevoir le soir de l’ouverture Laura del Sol, l’incandescente artiste fétiche de Saura.
« Tous mes films sont musicaux » affirme le cinéaste. Saura se sert de la musique comme d’un levier qui ordonne le récit, rythme le film caractérise les personnages. Porque te vas, mélodie obsédante dans Cría Cuervos, reste à l’issue de la projection irrémédiablement mémorisée par le spectateur. Dans ses films, la musique rivalise avec l’image, celle utilisée est souvent vocale et fréquemment diffusée dans son intégralité. Elle est omniprésente, non seulement par le biais de la bande-son, mais également par de nombreuses séquences de danse. Il faut dire aussi que son goût pour la musique est souvent lié à des souvenirs personnels ou familiaux : Tango, Ay Carmela, Flamenco, Jota le ramenaient au temps de la guerre d’Espagne, une époque qui reste attachée, pour lui, à ces airs de tango et de flamenco qu’on entendait partout. Son père chantait du tango en se rasant. Sa mère était pianiste et elle lui a appris à aimer la musique classique. Jota est la danse populaire de sa région natale l’Aragon.
L’universalité des films musicaux de Saura
Cependant, comme l’avait déjà prouvé son film Argentina, les films musicaux de Saura se veulent universels et n’ont pas seulement à voir avec l’Espagne. Nous vous présenterons la dernière œuvre El Rey de todo el mundo, filmé au Mexique, que nous proposerons en avant-première nationale et en ouverture de cet hommage et du festival le 15 novembre.
Tous les films de Carlos Saura, quelle que soit l’époque de tournage, ont à voir avec un autre art : la danse, l’opéra, la peinture, la chanson, la musique , la littérature, le théâtre, les beaux-arts. Comme exemple, nous pouvons citer des films que nous n’avons pas choisi de projeter comme la série télévisée Cuentos de Borges consacré au grand écrivain argentin, Dulces horas dont le rôle principal Juan est un auteur de théâtre tourmenté par son passé, La noche oscura dont le prêtre Jean de la Croix, arrêté pour ses idées réformistes, incarné par le regretté Juan Diego se réfugie dans l’écriture et la poésie....
Citons parmi les films projetés Carmen inspiré de Mérimée, Bodas de Sangre inspiré lui du grand poète Lorca, Io, Don Giovanni, Goya en Burdeos quant à la peinture ou ¡Ay Carmela!, le théâtre. Mais parlons tout d’abord des rencontres que nous organiserons pour parler de la richesse d’inspiration dont a bénéficié toute la filmographie de Saura.
- Table Ronde « Le cinéma de Saura à la confluence des autres arts » MUCEM Lab, Mercredi 16 Novembre, 15 H, Fort St Jean Avec la participation de Marianne BLOCH-ROBIN, Jacques TERRASA
Modération d’Emmanuel LARRAZ Entrée Libre - Leçon de Cinéma- Bibliothèque de l’Alcazar JEUDI 17 NOVEMBRE 15 H Par Emmanuel LARRAZ Suivie de la projection de ELISA, VIDA MIA/ Elisa, mon amour Entrée Libre
- Conférence « Carlos Saura, réalisateur, cinéaste et écrivain » LA NORIA, Espace Jeunesse, Aix-en-Provence Jeudi 17 Novembre, 18 H PAR ANDREE GUIGUE, Professeure agrégée d’espagnol, Directrice de l’association La Noria, Responsable des jumelages avec l’Espagne auprès de l’association Aix Jumelages, Programmatrice et directrice du festival Le Printemps du Cinéma Hispanique
Entrée Libre - Présentation du livre « Carlos Saura o el arte de heredar » Par Nancy BERTHIER, Co-directrice de l’ouvrage et Directrice de la CASA de VELAZQUEZ LE CUBE, Université d’Aix- en-Provence Jeudi 22 Novembre, 15 H
- Exposition d’affiches de films de Carlos Saura DU 14 AU 24 NOVEMBRE MAIRIE 1er/7ème, Salle d’exposition - 61 La Canebière,13001 Marseille