Mi vacío y yo

Raphi, qui travaille dans un call centre à Barcelone, rêve de trouver l’amour – mais les choses ne sont pas si faciles. Une thérapeute lui diagnostique une dysphorie de genre.

Mi vacío y yo n’est pas un film militant, mais plutôt un récit de vie de quelqu’un qui doute fondamentalement d’elle-même. Qui est-elle ? Comment vivre quand on se découvre trans ? Comment rencontrer l’amour ?

De fait, le film examine finement la pression sociale subie, l’écrasante attente des autres et tout ce que des personnes dites normales peuvent renvoyer. Elle travaille, rencontre des garçons et fréquente des amies qui la soutiennent, mais son entourage l’oblige continuellement à se définir, à entrer dans une case précise.

Silvestre et sa formidable actrice articulent ce discours avec complexité, justesse de l’écriture et une mise en scène simple et charmante, quasi naïve.

Car Mi vacío y yo est avant tout un exercice d'empathie qui raconte un voyage éclairant dans la vie d'une femme découvrant son identité. Elle prend le pouvoir, peu à peu, face aux dictats d’autrui. Ses confessions, dont elle a co-écrit le scénario, en plus d’incarner le rôle principal, sont le parfait reflet d'une réalité qui n'est pas encore suffisamment connue. Témoignage poignant, porté par une remarquable performance d’actrice.